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ENGLISHVisionnez le vidéoclip Une flûte: comment c'est fait ? tourné dans l'atelier de Jean-Luc Boudreau et diffusé sur les ondes de Z Télé.
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PRIX FRANCE QUÉBEC MÉTIERS D'ART Le Prix France Québec Métiers d’art, dont la valeur est de 5 000 euros, est ouvert à tous les professionnels québécois, et vise à reconnaître la cohérence, l’originalité et la valeur de coopération dans la démarche d’un artisan. En 2004, le Prix est remis au facteur de flûtes Jean-Luc Boudreau dont la candidature a été retenue de façon unanime. D’emblée, le projet de M. Boudreau s’est démarqué en répondant parfaitement aux objectifs du Prix France Québec Métiers d’art. Le sérieux de la démarche en continuité avec le partenaire français, la qualité de présentation du dossier, la pertinence des activités de coopération pour une entreprise qui évolue dans un créneau très pointu et qui réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires à l’exportation, notamment en Europe, ont convaincu les membres du jury. Source: Info-courriel métiers d’art (bulletin électronique du Conseil des métiers d’art du Québec) - Édition du vendredi 14 janvier 2005 ________________________________________________ PORTRAIT - PARTITION POUR FLÛTE HAUT DE GAMME Jean-Luc Boudreau Facteur de flûtes inc. est une toute petite entreprise dont le rayonnement et la réputation sont inversement proportionnels à la taille. Il y a en Amérique du Nord trois principaux facteurs de flûte, dont M. Boudreau. M. Boudreau lui-même ne serait jamais devenu un facteur de flûtes sans les hasards de sa vie. Son père était ébéniste. Au cégep, Jean-Luc pensait devenir ingénieur, mais ses années d'adolescence l'ont mis en contact «avec des gens qui faisaient de la musique». Et il est devenu un passionné de la flûte. Il change d'orientation et fait un baccalauréat en musique à Concordia. Ce garçon, grand perfectionniste, cherchait en 1979 une flûte haut de gamme, introuvable ici. Un professeur lui donne une adresse en France, mais la liste d'attente est de cinq ans et on le prévient que le prix pourrait être alors très élevé. Comme il avait beaucoup appris dans l'atelier de son père pendant son enfance, Jean-Luc décide de fabriquer une flûte. Il prend des informations et décide de faire une copie exacte du modèle choisi. Il emprunte 2000 $ pour acheter un tour et ouvrir son atelier. Les premiers résultats sont encourageants. Bien conscient de son manque de connaissances, M. Boudreau va faire un stage auprès d'un maître artisan aux États-Unis. Après deux jours, celui-ci lui dit: «Tu as tout vu, maintenant va l'apprendre et comprendre». L'apprenti revient à Montréal et se met au travail. «J'ai aimé son approche, ce qui fait qu'aujourd'hui je ne suis le sous-produit de personne. J'ai inventé ma recette. Cela m'a forcé à développer des moyens mécaniques pour arriver à mes fins, en inventant même des machines», raconte-t-il. En 1983, il obtient une bourse de la culture et va faire une tournée de grands musées européens pour y voir les flûtes anciennes de près, les mesurer sous tous leurs angles, à l'extérieur comme à l'intérieur. La flûte la plus ancienne qu'il connaisse date de 1450 et est conservée aux Pays-Bas. Ses observations ont porté sur des instruments datant de la Renaissance jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. M. Boudreau revient ensuite à Montréal au moment où arrivent sur le marché les premiers ordinateurs personnels. Il profite donc de ce nouvel outil pour y entrer d'abord toutes les informations qu'il avait accumulées et pour établir dans un second temps des bases comparatives. Il y a au total une cinquantaine d'étapes dans la confection d'une flûte. Chacune a ses caractéristiques propres, à commencer par le bois utilisé, qui n'est jamais complètement identique. Il est important pour un facteur d'avoir des connaissances générales en physique, en musique, en histoire de l'art. Comme le marché du Québec était trop petit pour le faire vivre, il a dès 1985 commencé à participer à des salons en Europe et aux États-Unis afin d'établir sa réputation et d'organiser un service après-vente, voire conclure des alliances stratégiques avec des spécialistes connus. Désormais, son site Internet lui est très précieux. Parmi ses inventions, il y a celle d'une machine qui joue de la flûte, laquelle a remplacé les artistes qu'il devait embaucher pour faire «vieillir les flûtes». En effet, pour être complètement ajustée, une flûte doit être utilisée pendant un certain temps, pour lui faire subir le stress du son et lui apporter ensuite les derniers ajustements. M. Boudreau explique que le bois de la flûte, laquelle n'est en somme qu'une colonne de son, subit un stress considérable, si bien qu'on ne peut jamais faire avec elle ce qui est possible avec un violon, par exemple en faire un Stradivarius. Une flûte n'a pas cette capacité de longue durée. Elle doit être fabriquée avec un bois dense et léger. Le bois «fétiche» de M. Boudreau est le buis, qu'il importe d'Europe. L’entreprise fabrique aussi des pièces d'orgue (entre autres, des tirants de registre), de flûte et de clarinette, qu'il vend à des luthiers. «La vie est belle ici, j'ai une grande qualité de vie et la liberté. Et je ne manque pas d'argent, mais je n'ai plus le temps de jouer de la flûte», confie cet homme qui a aussi le sens des affaires. Claude Turcotte | Le Devoir | 18 septembre 2004
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